Par :
Raimundo Ela Nsang
Secrétaire General du Parti CORED
GUINÉE ÉQUATORIALE : BILAN DE 20 ANS DE DEMOCRATURE
20 ans de production pétrolière et démocratie de façade
A quand la fin du régime de terreur d’Obiang?
Sommaire
2.1. Répression et clientélisme comme stratégie nationale de maintien du pouvoir. 5
2.2. Liberté d’expression bafouée. 6
2.3. Bilan de 20 ans de démocratie de façade. 6
3.1. La fracture sociale : enjeux ethniques, claniques et régionales. 9
3.4. L’agriculture et l’alimentation.. 11
4.1. Clientélisme économique international. 11
4.2. Relation avec les institutions internationales. 13
4.3. Stratégie de communication internationale. 14
Conclusion: A quand la fin du régime de terreur d’Obiang?. 15
Annexes : bilan des crimes commis par le régime Obiang.. 18
Résumé
La Guinée Equatoriale est un tout petit pays africain dirigé depuis l’an 1979 par Teodoro Obiang Nguema[1]. Il y a 20 ans, en 1993, à cause des pressions internationales qui le poussait à une transition démocratique, le président Obiang Nguema a décrété le multipartisme ; au moment même où la compagnie pétrolière américaine Walter International réalisait son premier forage dans les eaux Equato-guinéennes.
Depuis lors, la Guinée Equatoriale est devenue le troisième producteur de pétrole en Afrique subsaharienne après le Nigeria et l’Angola[2], ce qui permet au pays d’avoir les plus hauts revenus en moyen par habitant de tout le continent[3].
Pourtant, selon tous les indicateurs sociaux, écologiques et démocratiques, la Guinée Equatoriale se compte parmi les dictatures les plus dures et les plus répressives, et parmi les pays plus inégalitaires du monde.[4]
Dans ce rapport nous voulons démontrer que derrière ce mauvaise gouvernance se dissimule une vraie stratégie qui vise à perpétuer le régime, et ceci avec succès jusqu’à présent.
Le choix de cette stratégie est lié à l’histoire même du régime en place, par la crainte de l’actuel président Teodoro Obiang Nguema de devoir répondre aux crimes commis durant les 11 ans de la première dictature de son oncle Francisco Macias Nguema dont il était le bras droit en tant que Vice Ministre de la Défense et Directeur de toutes les prisons du pays. De nombreuses activités illicites ont fleuri dans le pays sous sa présidence: narco-trafic, trafic d’armes, spoliation des hommes d’affaires étrangers, etc.
Depuis que le pétrole a procuré à l’Etat équato-guinéen une stabilité économique Obiang n’a plus eu besoin de recourir aux bailleurs de fonds occidentaux qui exigeraient une transition démocratique et des conditions de bonne gouvernance.
La stratégie qu’il a mise en place permet de mettre le pays entre les mains des capitaux privés internationaux, dans une logique clientéliste. Cette arme économique l’a jusqu’à présent mis à l’abri des pressions internationales en ce qui concerne le manque de libertés et les continuelles violations des droits humains qu’il continue à pratiquer à l’intérieur du pays, ainsi que le clientélisme et la corruption comme méthodes d’action politique. Tout ceci en favorisant l’appauvrissement et interdit l’accès à la culture pour la population.
Le processus de « démocratie » initié dans les années 90 par Obiang, qu’il a nommé « essai démocratique » n’a été qu’un instrument utilisé pour légitimer son pouvoir aux yeux de la communauté internationale.
Bien qu’Obiang soit au pouvoir depuis bientôt 36 ans, ce rapport portera principalement sur la période de ces 20 dernières années en exposant brièvement les faits, les facteurs, les acteurs internes et externes qui nous conduisent à arriver aux conclusions que nous venons de présenter. Ce document sera constitué d’une brève analyse des conséquences de la continuité de la dynastie familiale au pouvoir en Guinée Equatoriale depuis l’indépendance.
Note: Le rapport sera publié par chapitres
[1] Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, https://fr.wikipedia.org/wiki/Teodoro_Obiang_Nguema_Mbasogo
[2] CIA Worldfact book 2013
[3] Banque Mondiale 2012 : 30 233 dollars par habitants
[4] Classement 2012 de Transparency, Mo Ibrahim, PNUD, IDH, Doing Business, RESF