Face à la fronde de l’opposition et le boycott annoncé des élections par le Parti CORED et le CPDS, le pouvoir perdrait-il les pédales ?
On peut se poser la question après l’article paru ce matin, lundi 21 mars 2016, sur le site du gouvernement [1], titrant : « LA PLUPART DES PARTIS D’OPPOSITION SOUTIENT LE PDGE (parti du Président Obiang ». Cet article fait état d’une réunion tenue samedi dernier où 9 partis d’oppositions auraient affirmé leur soutien au PDGE et à son président fondateur.
Comme nous l’annoncions dans notre précédant article sur le boycott [2] :
« Le pouvoir de Malabo ayant pour habitude de se servir de la participation d’une opposition contrôlée pour valider les résultats aux yeux de l’opinion internationale, cette fois il lui restera peu de temps pour tenter de recomposer un partenariat crédible, avec une opposition soumise. Le choix d’élections anticipées pour prendre de court l’opposition semble tourner en sa défaveur. Il restera à voir si d’autres partis d’opposition feront un choix similaire au CPDS. »
Le peu de temps restant avant les élections se transforme en précipitation, ne se rendant pas compte qu’annoncer un soutien au PDGE de ce qui reste de l’opposition légalisée c’est annoncer que cette opposition n’en est plus une. En effet, la principale caractéristique d’une opposition est de ne pas soutenir le parti au pouvoir, une logique qui échappe complètement aux communicants du régime ridiculisant, de par ce fait, le processus démocratique dont ils revendiquent le bien fondé.
On voit donc ici un effet de panique et d’incohérence totale, tentant d’endiguer au plus vite d’autres annonces de boycott qui auraient pour conséquence de rendre obsolète les élections présidentielles avant même qu’elles aient eu lieu.
[1] http://www.guineaecuatorialpress.com/noticia.php?id=7556